Published On: mar, Mar 26th, 2019

Christian Philippe Le Bail De Mazagan à Talgjount, de l’Océan à l’Atlas

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Par Mustapha Jmahri (écrivain)

En partant de Marrakech pour rejoindre le Mazaganais Christian Philippe Le Bail au douar Talgjount au pied sud du Haut-Atlas,  le visiteur peut choisir entre deux itinéraires d’environ 180 km chacun : soit prendre l’autoroute d’Agadir et bifurquer sur Taroudant  pour remonter sur 40 km par la route nationale vers le nord, soit prendre immédiatement la route de Tahanaoute, Asni, Ouirgane,  puis le col du Tizi-n’Test. L’une ou l’autre rejoigne le village d’ouled Berhil à l’extrême nord de la vallée de l’oued Souss. La commune rurale de Talgjount n’est alors qu’à 8 km par une petite route goudronnée offrant au passage  une vue sur le lac Imi Lkheng ! Une fois dans le coin demander « Christian  à  la voiture jaune » ou le « Riad Bazzi » : tout le monde connait !

Talgjount est  à 700 m d’altitude,  bordée  d’arganiers à l’Est,  de la palmeraie de l’oued Tigouga à l’Ouest, au sud par le lac et au nord par la chaîne du Haut-Atlas enneigée l’hiver. C’est la raison pour laquelle Christian Philippe Le Bail a repris cette résidence hôtelière dont les derniers travaux de détails seront terminés vers la fin mars. Ce projet est essentiellement écologique car le site s’y prête tout à fait : aucune pollution et, dès la porte passée, des kilomètres de pistes et de chemins s’offrent aux promeneurs ou aux adeptes de la marche et du VTT. Partout alentours poussent tous les éléments d’une nourriture naturellement bio cultivée depuis des siècles par les gens du terroir.

Ce riad convient parfaitement pour des vacances saines, au  calme,  au repos sous un soleil permanent mais tempéré par les fraîcheurs de l’altitude. Il est dédié non seulement aux sportifs aguerris mais aussi pour ceux qui souhaitent faire des excursions en famille en milieu naturel ou pour de longs séjours car de grandes chambres offrent la possibilité de résidence pour passer plusieurs mois d’hiver au soleil. Un dépaysement total est assuré. Pour leur arrivée comme pour leur retour, les touristes sont reçus et reconduits à l’aéroport international d’Agadir et, ensuite, tous les loisirs et déplacements locaux sont prévus. De nombreux programmes sont organisés pour faire connaître les intérêts touristiques de la région et plus loin vers le désert ou l’Océan par des locations de véhicules dont des 4×4 avec ou sans chauffeur et des réservations selon les étapes prévues!

D’une superficie de 3.000 m² et entouré de hauts murs, le riad Bazzi forme un grand jardin fleuri et ombragé sur lequel s’ouvrent de plain pied six chambres et quatre suites. La piscine attend ses premiers nageurs et une ancienne bergerie éloignée des chambres est dédiée tant aux 200 DVD disponibles  sur grand écran avec une acoustique performante qu’aux siestes en musique douce ou aux réunions dansantes  entre amis. Un ensemble donc  très convivial que jouxte une tonnelle avec barbecue pour les petites fêtes en soirée. A l’étage un large restaurant offre un buffet de produits bio  et, pour les soirées fraîches d’hiver,  une grande cheminée réchauffe l’atmosphère avec un alléchant méchoui rôtissant sur sa broche. Le restaurant est prolongé par une grande terrasse de 100 m² avec  une  vue panoramique exceptionnelle sur la chaîne de montagnes enneigées de décembre et parfois jusqu’en avril.

L’alimentation est entièrement à base de produits locaux : pain de blé dur cuit sur feu de bois, œufs, poulets, huile d’argan, huile d’olive, dattes, noix, viande de chèvre ou de mouton qui ont été nourris dans les espaces alentours en liberté. Tous ces produits sont fournis localement par les  gens du terroir pour qu’ils profitent eux-mêmes  du tourisme avec simplement ce qu’ils possèdent ou savent faire. De nombreux ouvriers ont  participé aux travaux depuis un an et deux personnes de la commune sont déjà en service en attendant l’ouverture officielle du riad qui permettra l’embauche et surtout la formation d’autres employés.

L’endroit par lui-même fourmille d’images traditionnelles : montagnes majestueuses,  palmeraie verdoyante le long de l’oued Tigouga, fantastiques espaces d’arganiers sur les hautes collines, cultures en espaliers des douars, plantations d’agrumes, oliviers et noyers qui bordent tous les chemins environnants. La nature est partout !  Selon Christian, « l’élément essentiel ajouté à la nature des lieux  est cette ambiance conviviale voire fraternelle avec la population pétrie de gentillesse, un simple humanisme bon enfant, celui qu’il a connu et qui s’est  perdu dans les centres urbains « sous d’autres cieux ». Le soleil y est présent quasiment toute l’année.

Christian Philippe Le Bail est né en 1945 à Mazagan. Parti en France avec sa famille en 1956, il fit ses études en France et au Canada. Après une vie professionnelle internationale très active  aux quatre coins du monde, il est revenu, retraité, au Maroc en 2009. « Il m’est difficile, m’a-t-il dit, de quitter le Maroc, c’est aussi mon pays ». Après quelques années passées à Marrakech, il a choisi de s’installer au pied du Haut-Atlas et, si on lui demande la raison de ce choix en ce lieu tout de même quelque peu isolé, il répond tout simplement que tout vient de son enfance dans l’Oasis du Tafilalet entre ses 5 et 10 ans. Son père, officier français, après des années passées à Mazagan, a été nommé commandant de la garnison de Goulmima. C’est ainsi qu’il passa ses plus belles années d’enfance, seul enfant européen  parmi les Marocains amazighs dont il partageait alors la langue et  les jeux dans ce même type d’environnement naturel sous ce même soleil !

Retournant  en France en 1957, à 12 ans, il continua ses passions sportives dont l’escrime qui le marquera profondément. Christian me révéla qu’il fut champion de France de l’Armée de l’Air en 1967. C’est pourquoi il a eu, devant moi, une pensée émue pour Alexandre Carpozen, son maître d’armes à Mazagan qui lui imposa durant des heures d’entraînement, une forme physique et une position classique de combat qui le distingua toujours. « Ce Monsieur, me dira t-il, joua un grand rôle auprès de la jeunesse jdidie française et marocaine ».

Rappelons que le grand-père maternel de Christian est Joseph Le Bail, personnalité connue à El Jadida depuis les années 1920. Notable de la ville, marin de formation  il a été l’une des chevilles ouvrières du port et de diverses affaires en rapport avec la mer. Décédé en 1966, Joseph Le Bail repose au cimetière chrétien d’El Jadida.

Fidèle à sa mémoire marocaine, Christian est aujourd’hui heureux  de participer à ce projet touristique qui fera partager  aux visiteurs tant Marocains qu’Européens, un cadre authentique  qu’il connait parfaitement.

 

jmahrim@yahoofr

 

 

 

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