Published On: sam, Fév 10th, 2018

Le Maroc, « berceau de l’Humanité » ?

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Par: Alain Degans–

La découverte et les publications scientifiques qui en ont résulté concernant « l’homme du Jebel Irhoud » situé à une centaine de kilomètres d’El Jadida entre Safi et Marrakech, ont fait coulé beaucoup d’encre.
Le Docteur Abdelouahed Ben-Ncer, à l’invitation de la médiathèque Tachfini et sous la férule du modérateur Abdelali Errehouni, partagea avec le public venu si nombreux que la nouvelle salle de conférence de l’Hôtel Pullman se révéla quelque peu étroite, le résultat des découvertes faites par une équipe scientifique internationale dont il est l’un des animateurs.

Le modérateur du jour -et quelque part également « marathonien du jour »*- rappela que l’homo sapiens, puisqu’il s’agit de lui, signifie « l’homme savant » également appelé « l’homme moderne ». 
Dans le jebel Irhoud, la découverte par inadvertance en 1961 par un ouvrier dans une mine d’un crâne, fut le début d’une fouille qui a mis à jour cinq individus dont un adolescent et un enfant, nos ancêtres : « même origine, probablement même destin » fit remarquer AbdeA.  Errehouni. 
 
On savait que nous avions tous une origine africaine que l’on situait à l’ouest du continent, jusqu’à ce mois de juin 2017 où les recherches et une technique de datation plus moderne, fit de « l’homme du jebel Irhoud », le plus ancien homo sapiens, faisant reculer l’échelle du temps de notre espèce de 100 000 ans. Les découvertes en Afrique de l’ouest, en effet, faisait apparaître notre lignée il y a 200 000 ans. Or, le gisement marocain conclut que nos ancêtres auraient 315 000 ans. A l’ouest, les mêmes techniques modernes de datation donnent des individus de 260 000 ans (Florisbad – Afrique du Sud). 

Le Docteur Abdelouahed Ben-Ncer souligne d’ailleurs l’émergence pan-africaine de l’homo sapiens. Les conditions climatiques de l’époque, les plaines verdoyantes furent des facteurs favorable pour que l’Afrique devienne le « berceau de l’Humanité ».  Le conférencier fit l’historique de l’étude du gisement de Irhoud mais également celui de l’évolution humaine, indiquant que l’Afrique avait connu deux expansions d’espèces : la première, il y a 1,9 million d’années fut l’oeuvre des homo érectus, une espèces disparue et la seconde fut le théâtre de la migration de l’homo sapiens vers les les autres continents, l’Europe, l’Asie et il y a 50 000 ans, l’Amérique.
Il y eut, un moment, coexistence entre les différentes espèces. En Europe « l’homme de Néandertal », en Asie les Dénisoviens mais la suprématie de l’homo sapiens armé de facultés d’adaptation aux divers climats, s’est imposée et aboutit à l’extinction des autres espèces.
Les questions de la salle tournèrent autour de la datation mais également du scepticisme de certains quant à la classification des « hommes d’Irhoud » parmi les homo sapiens. Le Docteur Ben-Ncer mit en lumière les caractéristiques physiques des espèces « en concurrence », certains voyant dans la découverte marocaine des néandertaliens. En particulier, il insista sur la face des crânes découverts et fit remarquer la similitude avec nos propres faces, mais également, il indiqua que le volume de la boite cranienne (1500 cm2) est l’apanage de l’homme moderne et que justement la découverte marocaine contient ces caractéristiques, ajoutant que la capacité crânienne de l’homme de Néandertal n’est que de 1000 cm3.
L’heure pressait pour notre modérateur appelé à d’autres fonctions mais le timing fut tenu et le « marathonien » put poursuivre ses oeuvres.
Note de l’auteur de l’article (11 février 2018)
Le Docteur Abdelouahed Ben-Ncer a réagit à la publication de mon « papier » et c’est bien volontiers, en modeste profane de ces questions qui me passionnent, que je lui cède la plume afin de rectifier mes erreurs de retransmission et mes oublis, erreurs qui proviennent sans nul doute du débat qui suivit son exposé. J’avais bien noté la seconde sortie d’Afrique mais ma précipitation dans l’écriture de ce que j’avais vécu m’a sûrement joué un sale tour.

 

La parole à notre éminent spécialiste à qui je demande pardon pour mes erreurs ou mes oublis :
« 1  la seconde sortie d’Afrique est dateé d’environ 200.000 ans les traces de cette sortie sont attestées au Proche Orient ( Palestine…)
2  je n’ai jamais parlé d’Afrique de l’Ouest
3  le volume cérébral chez Néanderhathal est similaire à celui d’Homo sapiens : environ 1400 cc 
4  exclure  Néanderhathal dans le cas d’Irhoud est fondé sur une série de caractères (apomorphie ) que les fossiles de ce sites n’en n’ont pas.  je n’ai aucunement évoqué le volume cérébral qui d’ailleurs n’intervient dans mon raisonnement  1000cc avancé par l’auteur est à bannir. n’intervient pas apomorphines néanderthaliennes »

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