Published On: lun, Jan 11th, 2016

Joseph Amiel d’El Jadida à l’Océan indien

Share This
Tags

Par: Mustapha JMAHRI (écrivaijmahn)

 Joseph Amiel est né à El Jadida en 1948. Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale, sa famille immigra en France.

Joseph travailla dans le domaine de l’hôtellerie notamment à Paris et à Saint-Pierre de la Réunion. De son lointain lieu de résidence, il aime jeter un regard, de temps en temps, sur son passeport marocain avec lequel il a quitté son pays natal en 1964, alors qu’il n’avait que 15 ans.

Dans ce récit Joseph Amiel résume les étapes essentielles de son parcours mouvementé qui l’a mené de Mazagan sur l’Atlantique à l’Océan indien.

 

Quand Joseph Amiel naquit à El Jadida, son père, Pinhas Amiel, tenait un commerce route de Marrakech, actuelle avenue Mohammed V, et sa mère était Victoria Bergel dont les deux frères, David et Elie, possédaient les célèbres « Aux Galeries Bergel » en bas de la rue Richard d’Ivry devenue l’avenue Hassan II. La petite famille se composait de cinq frères dont Joseph est un des cadets.

La famille habitait rue Louis Gentil en haut du marché central. Leur domicile, qui faisait l’angle avec l’avenue Hassan II, est occupé aujourd’hui par une agence bancaire. Ses voisins étaient Hassan El Alami, Morellet, Mme Abitbol, Lykurgue et Mme Lopez.

Joseph a fait sa scolarité primaire à l’école du marché qui se trouvait en face de chez lui. Ce qui veut dire qu’il n’a pas fait d’études à l’école de l’Alliance Israelite, comme bon nombre de ses coreligionnaires. Ses amis écoliers étaient plutôt Bencherki, Khatib, Al Kantari et El Alami. Il regagnera ensuite le collège mixte dénommé aujourd’hui « Lycée Ibn Khaldoun ». Joseph observe que, dans les deux établissements d’enseignement, il y avait une superbe mixité : garçons et filles, musulmans, juifs et chrétiens. Ces Mazaganais, de tout bord, formaient une mosaïque riche par sa diversité.

La famille Amiel était très connue à El Jadida. Elle fait partie des premières familles qui participèrent à la construction de la cité dans les débuts du XIXème siècle. Son arrière grand-père, Yahya, avait créé la première synagogue à Mazagan : elle se trouve à l’intérieur de la cité portugaise. Yahya était notamment interprète auprès du vice-consulat d’Angleterre à Mazagan.

Joseph ajoute ceci : « La famille était également grande par ses membres. Il y avait mon oncle Salomon, mon oncle Aaron, mon oncle Yahya, ma tante Julie Abergel, mon cousin germain Jacques Amiel, Luna Amiel, Aimée Amiel épouse Znaty et bien d’autres membres dont chacun avait fondé un foyer et avait des enfants et même des petits-enfants. Mon cousin germain, Jacques Amiel, était pharmacien à El Jadida. Il avait fait ses études dans les années cinquante en France et n’a jamais voulu quitter El Jadida où il est mort. Par ailleurs, j’ai appris par votre ouvrage sur les anciens consulats de Mazagan qu’il y avait d’autres Amiel qui travaillaient avec des consulats européens comme Simon Amiel, interprète du vice-consulat de France à Mazagan, Abraham Amiel, courtier du vice-consulat du Portugal, sans oublier un certain Joseph Amiel qui fut membre de la commission municipale mixte de Mazagan et président de l’association dite Cercle de l’Union ».

Joseph précise que : « Après la mort du roi Mohammed V, en 1961, des départs sont constatés à El Jadida d’abord vers Casablanca puis vers l’étranger. Ça ressemblait à ce qu’on appelle « un effet boule de neige ». On voyait qu’autour de nous des personnes partaient et c’est ainsi qu’en 1964, ma famille décida, elle aussi, de partir pour l’étranger ». Joseph ne pouvait comprendre les raisons de ses parents à cette époque-là car il était encore un petit enfant de huit ans. Mais c’est que la conjoncture s’y prêtait. Cependant, Joseph affirme, après réflexion, que l’élément déterminant était plutôt économique et commercial. Pour El Jadida, par exemple, le secteur des œufs à l’exportation, où s’activait son père, était le plus touché au moment où la France faisait son entrée dans le marché commun.

Arrivée en France en 1964, la famille de Joseph s’y établira pendant une année, avant d’aller à Haïfa. Pourquoi Haïfa ? Joseph ne peut expliquer ce choix si ce n’est que plusieurs de ses compatriotes issus d’El Jadida avaient fait le même choix. Une fois là-bas, le cœur est resté au Maroc et il fallut beaucoup de temps pour que la famille s’adapte à sa nouvelle vie avec d’autres voisins, d’autres mentalités et d’autres cultures.

Joseph Amiel, qui a fait des études littéraires classiques, trouva une activité dans l’hôtellerie, domaine où il travailla plusieurs années de sa vie à Paris et dans d’autres pays. Ce n’est que bien plus tard, avec la crise mondiale qui a frappé l’hôtellerie, que Joseph fera le grand saut vers l’île de la Réunion où il s’est converti dans les énergies renouvelables. Il a renoué avec son pays de nouveau, car il semblerait que tout ancien Jdidi n’ait quitté sa ville natale qu’avec des regrets qui laissent au cœur un sentiment de douce nostalgie. Un proverbe le confirme : « Chaque oiseau trouve son nid beau ».

 

About the Author

-

Displaying 1 Comments
Have Your Say
  1. TAHAR dit :

    je profite a travers cet article de porter grand bonjour a tous les anciens jdidis,(chretiens et juifs)….
    oui je me rappelle bien d une nommee (ABERGEL HEIDY)qui est venue a la banque pour faire le change,ca fait plus de huit ans,et qui m a dit qu elle estaussi native d el jadida ,moi qui la croyait une simple touriste venant me demander des renseignements…
    on s est raconte des changements qu a connu el jadida,des anciennes familles jdidis, HEIDY parlait facilement plus de cinq langues,elle m a dit qu elle reside aux etats unis,elle a vu pas mal de pays et de cultures , mais elle n oubliera jamais el jadida…la ou elle a vu la vie…
    un grand merci a mon journal (MAZAGAN 24)et surtout a mr JMAHRI qui fait renaitre les ciments de sympathie entre les indigenes MAZAGANAIS.

laissez un commentaire

XHTML: You can use these html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>