Par : Kiosque360-_-

Les parents du jeune marié Mohamed Tehrioui devaient accompagner leur enfant à Düsseldorf à bord du même Airbus A320, qui s’est crashé dans les Alpes françaises. Mais un retard sur la réservation a fait qu’ils n’ont pas pris le même vol. Miraculés!

A toute chose malheur est bon! Les parents du défunt Mohamed Tehrioui ne se sont pas fait de soucis pour décrocher le visa Schengen au Consulat général des Pays-Bas à Rabat, encore moins pour se payer un aller simple à destination de Barcelone et s’associer, en parents comblés, à la fête de mariage de leur enfant Mohamed avec Asmae Ouahhoud el-Allaoui. Celle-ci, originaire de la ville de Nador, était installée, depuis sa tendre enfance, dans la région Llagosta, quartier industriel de la capitale de la Catalogne, Barcelone.

Heureuse traversée des parents de Nador vers Barcelone. Cérémonie de mariage réglée comme du papier à musique. Deux cents invités autour d’un buffet préparé pour la circonstance, dans un resto chic de la municipalité de Llagosta. Que faut-il demander de plus ? Le jeune Mohamed, 24 ans, et sa ravissante épouse, 23 ans, étaient un couple heureux et n’hésitaient pas à le montrer, à la grande joie de parents et beaux-parents qui n’en demandaient pas plus. Ce samedi 21 mars restera peut-être inoubliable pour les familles. Quarante-huit heures plus tard, Mohamed, un Marocain d’Allemagne, et Asmae, sa compatriote d’Espagne, devaient prendre un aller simple pour Düsseldorf, où ils comptaient passer leur lune de miel.

Aucun problème ne s’est posé, à part peut-être quand Mohamed décide d’emmener ses parents avec lui. Ce qu’il n’a pas réussi, et pour cause: «retard sur la réservation », révèle Assabah, dans son édition de ce vendredi 27 mars. Ou plutôt parce que «la volonté divine en a décidé ainsi», comme l’a estimé le cousin de Mohamed, dans une déclaration au même quotidien. «Il était écrit là-haut que les parents Tehrioui ne prennent pas le même vol», s’est-il persuadé, en soulignant que les parents miraculés n’en demeurent pas moins sous le choc après la perte de leur enfant, mort avec sa jeune épouse dans le crash de ce maudit Airbus A320, en ce tragique 24 mars, sur les monts inhospitaliers des Alpes françaises.

Seule consolation non encore assouvie : retrouver des traces de leur enfant pour pouvoir en faire le deuil et l’inhumer à Zaïo, en plein coeur du Rif natal. Au même titre que cette mère inconsolable d’Asmae, qui a rejoint dans l’au-delà son père mort, il y a quatre ans, suite à un tragique accident de la circulation.

Mohamed, le rêve brisé !
Mohamed avait tout pour être heureux : une épouse ravissante, intelligente comme en  témoignent ses anciens instituteurs à l’école Joan Margallo, à Barcelone, lors d’une cérémonie organisée mercredi en hommage à sa mémoire, une carrière prometteuse dans une prestigieuse entreprise de fabrication d’automobile à Düsseldorf, un belle demeure à Duisbourg, et, surtout, ce doux rêve de vivre heureux avec son élue du cœur.

Ce rêve part en fumée en ce fatidique mardi 24 mars mettant ainsi un point final à un parcours atypique, comme l’a souligné Al Akhbar, dans sa livraison de ce vendredi 27 mars. Né à Zaïo, le 14 janvier 1991, Mohamed émigre, à l’âge de 20 ans, en Allemagne, où il a convolé en premières noces avec une cousine. Union qui fait long feu. Qu’à cela ne tienne! Un échec est fait pour se relever. Le jeune se remet au travail et décide de se consacrer à sa famille restée à Zaïo. Le travail paie. La « baraka » des parents, aussi. Mohamed décroche un poste dans une firme allemande de fabrication de voitures. C’est à ce moment-là qu’il décide de se remarier. Et c’est sur Asmae qu’il a jeté son dévolu, quand le hasard la lui fait découvrir lors d’un séjour en Espagne. Un an plus tard, il l’épouse. Mais voilà, cette union sera courte.Quarante-huit heures après le mariage, le jeune couple meurt dans le crash de l’Airbus allemand. Triste!