Par Mustapha Jmahri (écrivain)–

Albert Lezmy, commissaire aux comptes à Marseille, né en 1956 à Ksar el-Kebir, est originaire du Maroc. Ses parents ont regagné la France dans les années soixante. La famille de son grand-père a vécu à El Jadida-Mazagan pendant plusieurs années. Dans ce bref témoignage, Albert Lezmy, qui garde beaucoup d’attaches avec le Maroc, a bien voulu nous rappeler quelques souvenirs de sa vie marocaine.

Mon père Maxime, originaire d’El-Jadida de la famille Lezmy, était tailleur de profession. Quant à ma mère, elle est originaire de Ksar-el-Kebir (famille Azoulay). Cependant nous avons toujours vécu à Casablanca où j’ai fait mes études primaires et la 6^ème au lycée Lyautey. Dans les années 1960, mon père nous emmenait souvent à El-Jadida. J’ai encore le souvenir de vacances agréables que j’y passais enfant chez mes grands-parents et mes oncles. Mon grand-père se prénommait Abraham, ma grand-mère Fréha, de la famille Moyal. C’était une famille nombreuse de huit enfants : Pinhas, Simon, Salomon, Maxime (mon père), Henri, David et deux filles, Rachel et Marie. Les quatre premiers et ma tante Rachel sont décédés.

Mon grand-père est décédé lorsque j’étais encore jeune et je ne me souviens pas de ce qu’il faisait comme travail. Il est enterré à El Jadida au cimetière près de la mer. Mon oncle Pinhas vivait près des remparts de la cité portugaise dans la même ville. Nous avons quitté le Maroc à regret à cause de la conjoncture extérieure qui prévalait à l’époque après la guerre des Six-Jours au Moyen-Orient. Ainsi, mes oncles Pinhas, Simon et Salomon et ma tante Rachel sont partis en Israël, les autres sont allés en France. Aujourd’hui vivent en France, à Marseille, mon oncle David et ma tante Marie. Mon oncle Henri après avoir vécu à Paris vit aujourd’hui en Israël.

A ce jour, aucune personne de ma nombreuse famille ne vit au Maroc mais je suis resté attaché à notre pays d’origine. D’ailleurs, j’y suis  souvent en vacances à Casablanca, Marrakech, Essaouira, Tanger et Agadir. Bien qu’étant parti à l’âge de dix ans, j’avoue garder une nostalgie et une tendresse particulière pour le Maroc où j’ai vécu une joyeuse enfance et où j’ai toujours été très bien reçu. Avec mes sœurs qui, elles aussi, y vont régulièrement en vacances, nous avons pour projet d’y aller avec ma mère dans un avenir proche, celle-ci souhaitant pèleriner  vers son père, Youssef Azoulay, enterré à Casablanca. Le Maroc est un pays qui ne s’oublie jamais.

jmahrim@yahoo.fr

Photo : Maxime Lezmy, son épouse et leurs enfants Evelyne, Astrid et Albert