Published On: ven, Mar 1st, 2019

Il était une fois André Chartreux à El Jadida

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Par Mustapha Jmahri (écrivain)

La génération jdidie des années 1960 a bien connu M. André Chartreux, professeur au collège Chouaib Doukkali à El Jadida. Descendant d’une lignée d’enseignants Français puisque fils d’instituteur et petit-fils d’instituteur, lui-même a donné naissance à Christophe, son fils unique, aujourd’hui âgé de 62 ans et professeur de Lettres en Normandie à Dieppe plus précisément. Dans cet article, Christophe Chartreux nous révèle quelques détails de la vie de son père au Maroc.

Mon père, André Chartreux, après avoir enseigné en Algérie de 1956 à 1961 arriva au Maroc avec ma mère et moi-même qui suis né à Alger en 1958. La conjoncture algérienne en cette année-là l’a poussé, comme bien d’autres Français, à rejoindre le Maroc. Mon père souhaitait mettre sa famille à l’abri de la guerre d’Algérie et notamment des événements d’août 1961. Ainsi, mon père a décroché un poste de professeur à Azemmour d’abord, puis au collège Chouaib Doukkali à El Jadida un an plus tard. Il exerçait, par exemple, avec les professeurs El-Abkari, Si Ghazouani, Motard, Denanot, Yves Gicquel et Madeleine Rivière dite « Mado ».

A El Jadida, nous avons vécu rue Guynemer où nous habitions une petite villa à côté de celle des Carray dont j’ai bien connu le fils Jacques. Notre vie à El Jadida de 1961 à 1972 fut un véritable bonheur. La ville était très jolie et calme. Les nombreuses nationalités et confessions présentes se mélangeaient facilement sans l’ombre d’un problème. Bien entendu nous avions beaucoup d’amis français mais mes parents tenaient à ce que je découvre la culture et l’histoire du Maroc. Nos amis Français étaient les familles Revol, Clégnac, Antras, Monnein, Denanot, Barthélémy, Ardouin et bien d’autres. Madame Fertinel était mon professeur de musique.

Nous allions beaucoup à la plage, notamment au Cap Blanc. En forêt aussi dans ce que nous appelions à l’époque la « petite » ou la « grande » forêt sur la route de Haouzia. Le théâtre municipal à côté de la poste et le cinéma Marhaba nous permettaient aussi de sortir.

Nous avons quitté El Jadida pour Casablanca en 1972, mon père étant devenu inspecteur de l’Education nationale. Nous habitions alors les immeubles près du stade Mohammed V vers Anfa. Puis, en fin 1975, l’Education nationale française a rappelé mon père en France où il fut nommé à Dieppe en Seine-Maritime (Normandie). Pour moi, né en Afrique du Nord et n’ayant connu que le Maroc (trop jeune pour me souvenir de l’Algérie), ce fut un déchirement total dont je souffre encore aujourd’hui.

Depuis 1985  j’exerce comme professeur de français en Normandie. Et je suis très ami avec des Marocains notamment avec une personnalité franco-marocaine connue : Najat Vallaud-Belkacem qui est une personne absolument remarquable.

Hélas, mes parents sont décédés tous les deux, à cinq mois d’intervalle: mon père en septembre 2012 et ma mère en janvier 2013.

jmahrim@yahoo.fr

Légende photo : André Chartreux avec des enseignants à Azemmour en 1963. Il est le second en haut à partir de la droite (avec moustache).

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