Par Marie-Danièle Barré (France)

C’est avec grand intérêt et émotion que j’ai lu récemment trois ou quatre livres de l’écrivain marocain Mustapha Jmahri parus dans la série « Les cahiers d’El Jadida ». C’est un monde disparu qu’il nous fait revivre. Agricole ou urbain ce monde semble-t-il savait faire vivre ensemble des personnes d’horizons différents. Certains livres comportent des témoignages et il faut bien sûr prendre en considération la nostalgie de quelques témoins et qui peut colorer leurs souvenirs. Des fois  les souvenirs que nous avons tendent à faire oublier la situation coloniale que certains des témoignages savent évoquer. Ce qui est aussi très frappant et que notre famille n’a sans doute pas eu le temps de ressentir pendant le très bref séjour à Mazagan dans les années 1950 (un peu plus de 6 mois).

Dans les livres de Mustapha Jmahri c’est aussi la richesse des échanges entre les différentes communautés : musulmane,  juive et européenne. Enfin j’ai beaucoup apprécié que l’auteur maîtrise l’art de raconter tous ces petits faits du quotidien mazaganais, notamment dans le livre « Paroles de femmes d’El Jadida », petits faits qui en disent long sur la difficulté d’accéder à l’éducation mais aussi sur les solidarités familiales et l’amour de cette ville, El Jadida.

Marie-Danièle Barré

Ingénieur au CNRS (en retraite)

Ancienne de Mazagan