Published On: mar, Déc 25th, 2018

Pourquoi la majorité des Marocains ne lisent -ils pas ?

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chatHé oui  ,c’est la triste réalité. Les Marocains médisent des heures et des heures , critiquent des jours et des jours,mais lisent peu. Ils lisent 2 minutes par an contre 200 heures pour les Européens

le Maroc compte presque 60% d’analphabètes de sa population, soixante années après son ’indépendance .

Cette tranche de population ne lit pas d’office. Le restant qui a eu la chance d’être scolarisé ne lit pas, avec une modeste exception, pour plusieurs raisons :

–         Manque de sensibilisation à la lecture qui doit se faire en parallèle avec l’apprentissage et l’éducation, en particulier au niveau de l’enseignement fondamental.

Je me rappelle à cet égard que quand je faisais mes études primaires, début des années 1970, chaque enseignant (e) tenait une modeste bibliothèque de classe (un placard), et tous les élèves, issus de toutes les couches sociales, étaient appelés à participer à constituer son fonds documentaire.

–         Faible production des livres au Maroc (On parle de 300 titres par année).

–         Cherté des livres pour un certain niveau qui peut atteindre des fois le double du prix en Europe, en France en particulier.

–         Les nouvelles technologies de l’information et leur usage excessif et abusif est venu donner le coup fatal à toute tentative et espoir à avoir plus de lecteurs de supports papier.

Au début des années 1980, un projet ô combien ambitieux a été conjointement initié par le Ministère de l’Intérieur, en tant que département de tutelle des collectivités territoriales, et le Ministère des Affaires Culturelles, dans le cadre d’un partenariat visant la promotion de la lecture au sein du grand public.

Le projet consistait en la réalisation d’une bibliothèque communale au niveau de chaque commune rurale au Maroc et une bibliothèque au niveau de chaque arrondissement urbain (appelé actuellement « annexe administrative »). La commune était appelée à préparer et aménager le local devant servir de siège de bibliothèque ainsi que le personnel. Le Ministère des affaires culturelles lui revenait la charge de fournir le fonds documentaire et la formation dudit personnel.

Malheureusement, le projet a voué à l’échec du fait que la plupart de nos élus se souciaient (et se soucient encore) peu de la lecture.

Une autre initiative fort louable initiée, depuis quelques années, par le Ministère de la Culture cherchant à booster la lecture publique. Il s’agit en effet du Salon International du Livre et de l’Edition, ainsi que les salons régionaux du livre. Mais malheureusement les résultats, à mon avis, restent très limités.

La société civile de son côté est quasiment absente.

Lors d’un court séjour à Londres en Août-Septembre 2015, j’ai rencontré un jeune étudiant d’origine Jdidi. On a abordé dans nos discussions, entre autres sujets, les habitudes de la lecture chez les Marocains. Il m’a dit qu’il n’a commencé à lire qu’une fois établi à Londres. Car chaque fois qu’il prenait le métro, et c’était d’ailleurs tous les jours, il était le SEUL parmi les passagers à ne pas tenir dans ses mains un livre ou un journal à lire !!!

Je finis par une anecdote plein d’enseignements :

Un adolescent constate que chaque matin, son père, retraité, passe en revue un bon paquet de journaux tout en prenant son petit déjeuner. Et il revient après aux articles qui l’intéressent.

Un beau jour, il lui dit : « Papa, pourquoi tu te donnes cette corvée en feuilletant péniblement cette masse de papier ?  Tu peux utiliser mon ordinateur pour lire sur écran toute la presse que tu veux.».

Le papa sourit et lui répond : « Dis-moi fiston, t’as jamais vu quelqu’un tuer une mouche avec un ordinateur ?!! »

Signé : Brahim EL KALII, acteur associatif

 

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