Published On: mar, Nov 13th, 2018

Mustapha Jmahri présente « La mémoire plurielle d’El Jadida » à l’université de Rennes

Share This
Tags

Sur invitation de l’équipe de recherche inter-langues « Mémoires, Identités, Territoires » et le département d’arabe de l’université Rennes 2, l’écrivain marocain Mustapha Jmahri a donné le jeudi 8 novembre 2018 une conférence sur le thème « El Jadida-Mazagan, cité océanique, mémoire plurielle » à laquelle ont assisté des professeurs et des étudiants du département. Cette rencontre coïncide également avec le 25ème anniversaire du projet éditorial « Les cahiers d’El Jadida » lancé par l’auteur au Maroc en 1993.

Après une présentation de l’intervenant faite par les professeurs Abdelfattah Nissabouri et Mohamed Miloud Gharafi de l’université Rennes 2, Mustapha Jmahri a d’abord commencé par le volet terminologie en précisant le sens qu’il donne à certains mots du libellé de la rencontre tels : mémoire et histoire ainsi qu’aux deux noms de la ville : Mazagan et El Jadida. Il a ensuite présenté un aperçu de son travail de mémoire baptisé « les cahiers d’El Jadida » et qui consiste en l’édition d’ouvrages sur l’histoire contemporaine de la cité et de ses différentes composantes au temps du Protectorat et des premières années de l’Indépendance.

Dans un deuxième temps, l’intervenant, au moyen de data show, a esquissé brièvement les divers éléments culturels et historiques qui constituent cette mémoire plurielle ainsi que le rôle de l’imaginaire dans la revalorisation de la cité comme espace géographique. Le conférencier s’est penché, par ailleurs, sur les principales étapes de l’histoire de la cité notamment après le départ des Portugais en montrant que la mémoire plurielle d’El Jadida n’est pas nouvelle mais qu’elle est inhérente à ses origines remontant au XIXème siècle étant donné que le tissu humain de la ville, alors naissante, fut constitué de populations diverses : marocaine musulmane et juive mais aussi européennes.

Le conférencier a, par la suite, souligné l’évolution sociale et culturelle de la cité après l’installation du Protectorat français sur le Maroc, ce qui a engendré au niveau local l’afflux d’une population de tout le pourtour méditerranéen ainsi que l’apparition de structures culturelles et artistiques modernes : écoles, cinémas, imprimerie, théâtre et salle couverte. La dimension humaine de la ville a fait en sorte qu’il y eut entre les différentes communautés, musulmane, juive et chrétienne, une entente intelligente et bienveillante, empreinte de tolérance et de respect. Cet attachement à la cité, notamment de la part des générations nées après la Seconde Guerre mondiale, est nourri par les souvenirs du passé et par beaucoup de nostalgie accumulée au fil des ans. Ainsi s’est créée cette mémoire plurielle qui continue à se transmettre encore aujourd’hui.

L’intervenant a clôturé son propos en soulignant, à travers une panoplie d’exemples, que la ville d’El Jadida-Mazagan, petite cité au départ, a donné beaucoup au Maroc et au reste du monde en termes de richesse, de savoir et d’humanisme.

A la fin de la séance, un riche débat fut ouvert entre le conférencier et l’assistance et qui a porté sur son expérience personnelle de chercheur et sur l’importance de la mémoire plurielle comme constituante d’une culture d’ouverture et de respect.

About the Author

-

laissez un commentaire

XHTML: You can use these html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>