Published On: ven, Juin 1st, 2018

Jacques Abergel, directeur-général d’Europe 1 Mon enfance à Mazagan est un de mes plus beaux souvenirs

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Par Mustapha Jmahri (écrivain)Abergel

Jacques Abergel est né à El Jadida le 18 août 1935 de parents, eux-aussi, nés dans cette ville. Son père, Robert Abergel, était un homme d’affaires qui a commencé par l’exportation d’œufs, son métier d’origine, avant de s’adonner à d’autres secteurs d’activités en devenant transporteur et céréalier. Quand son père s’est lancé dans le commerce des céréales, il les achetait sur le marché, il les stockait dans des silos puis attendait qu’un prix de reprise soit fixé par le gouvernement. Les entrepôts ou fondouks se trouvaient à El Jadida, route de Marrakech, où il  entreposait également la paille pour la protection des œufs destinés à l’export.

La famille Abergel habitait au numéro 5 de l’avenue Louis Barthou (aujourd’hui avenue des FAR) dans le quartier européen, non loin de la plage. Outre les parents, la famille se composait de quatre enfants, Jacques, deux sœurs, Mimi et Claire, et un frère, Pinhas, devenu médecin en France.

Dans son enfance, Jacques a fréquenté l’école de l’Alliance israélite pour le primaire puis le collège de Mazagan en 1946 où il était en classe avec ses amis Boujibar, Bencherki, Benallal et Taibi.

Puis, en 1952, la famille s’installa à Casablanca, la grande métropole des affaires à l’époque. C’est dans cette ville que Jacques passa la deuxième partie du Baccalauréat au lycée Lyautey. Une fois cet examen obtenu, Jacques poursuivit un cursus de droit à la faculté de Paris, rue Soufflot, de 1953 à 1956. Il intégra, en tant que Marocain, l’ENA d’où il est sorti en 1958. Il se maria la même année avec une ashkénaze, professeur d’anglais, et retourna au Maroc avec son épouse.

Dans ce Maroc fraîchement indépendant, ce jeune diplômé vit s’ouvrir toutes les portes de l’emploi : il exerça ses fonctions pendant cinq ans au ministère de l’Economie et des Finances à Rabat, au cabinet des ministres Abderrahim Bouadid et M’hamed Douiri. Il a été aussi secrétaire de la commission des investissements et adjoint au Directeur-général du Bureau d’études et de participations industrielles.

Puis, en 1962, pour des raisons personnelles, Jacques Abergel immigra en France où il réside depuis lors. En arrivant à Paris, notre jeune mazaganais entra alors comme cadre à la radio privée Europe 1 où il fit toute sa carrière jusqu’en 1990. Il en a été Directeur-général jusqu’en 1987. Fort de son expérience dans le domaine des medias, il créa, en 1992, la radio privée BFM. C’est une radio spécialisée dans l’information économique. Il s’agit là d’un projet directement inspiré de Financial News Network, chaîne câblée américaine bâtie selon le concept de CNN. Depuis 2004, Jacques a pris la présidence d’un groupe de communication et de santé Newton 21.

De son enfance marocaine, Jacques garde de bons souvenirs de sa vie familiale et sociale à El Jadida. Il m’a dit avec joie : « Mon enfance à Mazagan est un de mes plus beaux souvenirs ». Dans un courriel reçu de Jacques le vendredi 27 avril 2018 il m’écrit : « Je me souviens des voyages en camion avec mon oncle qui était transporteur et qui m’emmenait parfois avec lui à Casablanca. On partait au petit matin, j’étais impressionné par le tableau de bord plein de couleurs du camion américain. Mon oncle Aaron arrivait devant la porte de la maison, klaxonnait et je sortais. On allait à Casablanca, on déchargeait et on ramenait les marchandises. Sur notre route, on s’arrêtait à Bir Jdid où on faisait les courses. Il y avait des étals de bouchers, pleins de mouches, alors que le km 36 était plus chic. A El Jadida, nous avions un cabanon sur la plage, située à 25 m de notre maison, accessible par une petite côte. On allait souvent aussi au domicile de mon grand-père maternel, dans la cité portugaise, un homme sage qu’on venait consulter, juifs et musulmans. Sur le toit de sa maison, il y avait un télescope avec lequel on observait les étoiles. Puis on papotait entre copains sur le trottoir, on jouait au basket ou au foot. Le fils du directeur des travaux publics nous avait prêté un tracteur pour aplanir un terrain en friche sur lequel on avait monté des paniers pour jouer au basket. Je suis même allé jouer, à 14 ans, à Casablanca avec l’équipe des cadets du basket ! J’allais aussi à vélo avec mes copains à Azemmour, charmant petit village à 12 km de Mazagan pour voir sur l’estuaire de l’Oum-er-Rébia, les pêcheurs d’alose. C’était une très belle vie, tranquille ».

 

jmahrim@yahoo.fr

Ci-joint : photo Jacques Abergel

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Displaying 2 Comments
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  1. Très bel article.
    Bon anniversaire Monsieur Abergel !

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