Published On: lun, Avr 30th, 2018

Ginette Laherrère : Enceinte j’ai dansé au casino d’El Jadida en 1946

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Par Mustapha Jmahri (écrivain)—nh

Mme Ginette Bécanne, épouse Laherrère, est née en France à la Roche sur Yon. Grâce à son mari, militaire, elle a connu la cité d’El Jadida après la grande guerre. Mme Laherrère qui réside aujourd’hui à Vence dans les Alpes-Maritimes a bien voulu nous parler de ce passage. Voici son témoignage :

« Je me suis mariée en 1946 à Jean Laherrère (1922-2003) qui s’était engagé dans l’armée française en Algérie. Au mois d’août de la même année, j’ai pris le bateau le « Marrakech » à Bordeaux pour rejoindre mon mari militaire au 1er Zouave en garnison à la caserne Malakoff à Casablanca. C’est la garnison qui, ensuite, a pris le nom de Aïn Borja. L’année suivante et précisément en juin 1947, je suis allée, pour la première fois, passer un week-end à Mazagan-El Jadida. J’avais pris un car ordinaire, rempli aussi bien dedans, au dessus et sur les ailes. Nous sommes arrivées à minuit avec mon amie Yvonne Jussaume-Vincenot juste à temps pour aller danser au Casino sur la plage et qui a disparu depuis. J’étais alors enceinte de ma première fille. Peu après, j’ai quitté Casablanca en août 1947 pour rejoindre ma famille en Vendée car le 1er Zouave auquel appartenait mon mari était dissout.

Ce n’est qu’au retour de mon mari d’Indochine après un séjour de deux ans et demi que je suis retournée au Maroc début 1953 à Immouzer Marmoucha où il a été affecté. J’attendais mon quatrième enfant, ma fille Dominique, qui est née dans la casbah de Sefrou chez la sage-femme, la maternité n’étant pas terminée. Mon mari devant partir pour un séjour en Algérie, je suis rentrée dans ma famille. Départ annulé, je suis donc revenue et j’ai rejoins mon époux à camp Christian (Marchouch) petit poste à côté de camp Marchand (Rommani). Départ à nouveau programmé, je n’ai pas voulu revenir dans ma famille, j’avais le choix entre Oued Zem, Ifrane et Mazagan. Sans hésitation, et sortant d’un séjour en haute altitude, j’ai choisi Mazagan.

Au retour de mon mari d’Algérie, nous avons passé une année à Mazagan, puis est arrivée une mutation pour Tanger. Mes enfants Chantal et Alain ont fait leur première communion à Mazagan en mars 1956 à Notre-Dame de l’Assomption dans la cité portugaise. A l’indépendance, mon mari devint cadre coopérant dans les Forces Armées Royales. Puis, encore une fois, nouveau départ, cette fois-ci définitif, pour la garnison de Perpignan, en novembre 1957. Depuis lors, le temps a passé et je n’avais pas revu le Maroc à mon grand regret avant l’année 1996 où j’ai visité avec mes enfants Marrakech et le Haut-Atlas. Je n’ai plus revu El Jadida hélas, et je savais que son Casino avait disparu depuis plusieurs années. J’en parlais aussi, avec beaucoup de nostalgie, avec mon amie Mme Yvonne Vincenot, originaire comme moi de Vendée et qui est décédée il y a quelques années ».

jmahrim@yahoo.fr

 

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