Par Mustapha Jmahri (écrivain)

J’ai encore en mémoire, l’image de Mohamed Chiguer Lourak, cet artiste-plasticien connu, décédé à Marrakech le 29 avril dernier suite à une crise cardiaque. Débordant de gentillesse et d’humilité j’avais recueilli son témoignage pour mon livre « Souvenirs marocains » paru, dans la série « les cahiers d’El Jadida » en 2009. Dans ce témoignage où il a parlé de sa naissance à El Jadida, sa jeunesse, son éducation, ses amis et ses professeurs, il n’a pas oublié de revendiquer fièrement qu’il était « l’un des trois premiers hippies d’El Jadida ». Dans les années soixante, il faisait partie avec son ami artiste-peintre Hassan Shoklat, d’une bande de jeunes, ouverts d’esprit, très influencés par la culture occidentale et à l’affut des tendances et des comportements rebelles. En 1969, il a quitté le Maroc pour la Suède.

Né en 1946 à El Jadida, le défunt a suivi des études de graphisme et de design publicitaire en Suède et a fréquenté de nombreux ateliers d’art et musées à Stockholm où il a été connu et reconnu comme le Monet marocain. Il a exposé successivement en Allemagne, au Danemark, au Canada, en Italie et aux Etats-Unis d’Amérique. Après un séjour d’une trentaine d’années en Suède, Mohamed Chiguer Lourak est rentré, en 1998, au Maroc enrichi d’une grande expérience artistique où il a participé à de nombreuses expositions et activités culturelles.

Selon le Syndicat marocain des artistes-plasticiens professionnels, feu Lourak a laissé un patrimoine important qui doit être préservé pour l’histoire et montré au public dans des conditions respectables pour lui rendre l’hommage qu’il mérite.

Pour plus d’informations sur cet artiste, lire son témoignage dans mon livre « Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat » paru en 2009.

jmahrim@yahoo.fr