Vladimir Herzen, médecin suisse à Mazagan
Par Mustapha Jmahri (écrivain)
Le docteur Vladimir Herzen (1869-1945), de nationalité suisse, a exercé la médecine à Mazagan pendant une douzaine d’années soit de 1895 à 1908. Il est le petit-fils du philosophe russe et fils du physiologiste Alexander Herzen (1839-1906) qui accompagna son père en exil. La famille s’installa en Suisse et le père devint professeur extraordinaire de physiologie à la faculté de médecine de Lausanne à partir de 1881. Il devint professeur ordinaire de la faculté de médecine en 1895 et en fut le doyen en 1906. Il obtint une grande audience publique grâce à ses Causeries physiologiques. Ses deux fils ont suivi la même voie scientifique : Pierre Herzen (1871-1947) chirurgien et cancérologue et Vladimir Herzen , médecin.
En 1895, Herzen arrive à Mazagan, accompagné de sa femme, pour pratiquer la médecine auprès de la colonie européenne car la structure sanitaire marocaine, à l’époque, n’existait pas. Il était alors sous la protection allemande qu’il quitta, plus tard, au profit de la française. En parallèle à sa pratique de la médecine, il mena des études sur l’épidémie de typhus qui sévissait à Mazagan entre 1901 et 1906. Son étude fut publiée dans une revue médicale suisse. En 1904, il fut rejoint à Mazagan par un autre médecin suisse le docteur Paul Narbel (1876-1920) qui le remplaça pendant son absence. Ce dernier ramena avec lui en Suisse beaucoup de matériaux de zoologie et parasitologie.
Il se maria une première fois à Marie Amélie André en 1894. De cette union, il eut deux enfants dont une fille née en 1897. A cette époque, il exerçait à Mazagan mais, faute d’archives, on ignore si l’enfant est née dans cette ville. Divorcé, il se lia à une certaine Dorothée, originaire du pays de Sachse (Allemagne), et qui travaillait, à Mazagan, comme gouvernante auprès de la famille suisse Auer. Mais en 1908, le docteur Herzen quitta la ville pour s’établir à Tanger et reprendre ses consultations. Là, il résidait à la « Casa Dahl ». (Dahl était un marchand de bois d’origine hollandaise).
Au temps de la Première Guerre mondiale, il connut certaines difficultés liées à la conjoncture car il fut interné, quelque temps avec Hans Auer, commerçant à Mazagan, pour suspicion de sympathie envers les Allemands.
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