Published On: sam, Sep 17th, 2016

El Jadida: Question d’un marcheur jdidi privé de son « terrain de jeu »

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El Jadida : un nouveau « rideau de fer » ?

Le groupe des marcheurs d’El Jadida-Accueil, composé majoritairement d’européens du « 3ème âge » venus s’installer au Maroc pour passer agréablement leur retraite au contact de la nature et de la population jdidies, s’est vu récemment dépossédé d’une partie de son « terrain de jeu ».

Certes, les projets n’ont de sens que s’ils deviennent réalité. Nous savions que là où nous marchions se concrétiserait, un jour, une réalisation d’envergure source de nouveaux emplois pour les jeunes doukkalis. Cela n’est donc pas une surprise.

La mise en 4 voies de la route de liaison entre El Jadida et sa petite voisine Azemmour pouvait présager que nous étions « dans les starting blocs » d’un commencement de travaux. Même si nous avions pensé avec juste raison que la chaussée élargie « à pas de charge » était la conséquence d’un besoin fondé sur la fluidification nécessaire de la circulation automobile aux environs du parc des expositions Mohamed VI à l’approche du prochain Salon du Cheval, nous pensions le projet porté à bout de bras par l’OCP, loin de sa réalisation. C’était oublier que le projet en question avait déjà connu un début de réalisation avec, justement, le parc précité achevé et mis en fonction depuis l’an passé.

Les choses semblent s’accélérer : le foncier jouxtant la bretelle de sortie autoroutière dite « El Jadida Est », délimité d’une part, par le phare Sidi Mesbah et, d’autre part, par la route désormais à 4 voies, vient d’être « mise en sécurité » par une longue clôture métallique et des guérites abritant des gardiens. Interdit donc aux marcheurs de s’introduire dans le périmètre et de profiter de l’ombrage bienfaisant de la forêt d’eucalyptus où ils avaient leurs habitudes. Mais, vous me direz, « petits inconvénients pour grande réalisation ».

On ne discute pas d’un projet structurant source d’emplois futurs. C’est que, à l’horizon 2030, va naître une ville nouvelle « au confluent du savoir et de l’innovation » qui abritera :

« – Une zone de recherche, de développement et d’innovation dans notamment les secteurs de

la chimie, la biochimie et l’agroalimentaire;

 – Un pôle académique et de formation;

– Une pépinière d’entreprises;

– Des équipements touristiques et culturels (palais des congrès, parc des expositions, village

de l’artisan,…);

– Une zone d’activités tertiaires;

– Une zone résidentielle : habitat de qualité, attractif et adapté aux besoins de la population

cible (130 000 habitants d’ici 2030) ».

Alors oui, les marcheurs d’El Jadida-Accueil ne peuvent que souscrire à la concrétisation d’un progrès économique et surtout social pour le bien-être de la population.

Mais… parce qu’il y a un « mais », une question que nous posons incidemment et qui mériterait réponse : « que devient le ribat El Moujahidin ? ». Enfermé dans ce « rideau de fer », nous avons l’impression, à tort ou à raison, qu’il est mis sur le banc du sacrifice. Ce ribat fait partie de l’Histoire du Maroc. « La forteresse des combattants » participa victorieusement à libérer Mazagao des derniers portugais colonisateurs. Certes, le ribat est dans un triste état que met en lumière un récent nettoyage de terrain. Mais, va-t-on sacrifier la mémoire d’un lieu hautement historique, un lieu qui aurait mérité une restauration de bon aloi ?

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