Published On: ven, Sep 2nd, 2016

Tahar Raad n’est plus!

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Ma chronique ce matin sur Radio Mars
C’était d’autant plus dur pour moi que je l’ai eu au téléphone et on a rigolé autour de son exil au …Douar Ben Yakhlef. On devait se rappeler une heure plus tard mais le sort en a décidé autrement. On devait aussi animer ensemble l’émission du vendredi (Les Régions)avec le cinéaste Hamid Bennani mais là encore le destin à tranché à sa manière en nous arrachant une partie de nous-mêmes!
Chronique
Tahar Raad n’est plus!
Il a succombé à un malaise cardiaque après une dure journée passée à son École de football sise en plein douar Ben Yakhlef dans les environs de Mohammédia.
Sa vie il l’a consacrée au football, de bout en bout d’un parcours riche, controversé et plein de de déceptions à certains moments où il fut expurgé de son milieu inné. C’était comme si on lui enlevait l’oxygène retrouvé près d’une petite forêt, adjacente d’une École perdue en plein monde rural et à laquelle il a donné une nouvelle physionomie, un nouveau faciès celui d’un Centre de formation de footballeurs aux pieds nus.
Il n’a jamais renié ses origines populaires et paysannes dans ce Fdala des Nwalas, d’Al Alya et de tas d’autres moments historiques qui ont tiré la capitale des fleurs de ses longs moments de répit.
Il est né footballeur, au poste de gardien de but, à tout donné au Chabab Mohammédia où il a réussi un titre, une Coupe du Trône, la Coupe Maghrébine, la Coupe du Sahara et une décennie en équipe du Maroc.
Avec Hazzaz, Laâlou et jusqu’à l’arrivée de Badou Zaki il fut dans le giron des Lions de l’Atlas.
Au Chabab Mohammédia il fut titulaire et connut la génération d’or, la meilleure de tous les temps, avec notre premier Ballon d’Or, Ahmed Faras, Acila et un grand entraîneur nommé Abdelkader Lokhmiri.
Il s’essaya au boulot d’entraîneur dont il fit son métier, sans autre occupation et de bout en bout de sa longue carrière il se consacra corps et âme au football. Et rien que le foot, même gangréné par les cumulards.
Comme son aîné et son maître, avant lui, Abdelkader Lokhmiri.
Profession: entraîneur de football et fier d’en subir les aléas!
Il s’essaya au métier d’entraîneur au Chabab, où il fut combattu au nom de la démocratie pour ensuite s’exiler et s’occuper de clubs des divisions dites inférieures dont l’olympique Marrakech, pour une dernière expérience.
Et ce fut ensuite cette École de Ben Yakhlef montée de toutes pièces dans un cadre associatif où tous les bambins des Douars environnants venaient s’initier au football.
Il a tout entrepris, il a doté cet espace de gazon, de terrains de toutes dimensions et prodigua savoir et connaissances footballistiques à des jeunes livrés à leur sort et à leur environnement, en fait aux contraintes habituelles de la dépossesion campagnarde!
Le foot de bout en bout d’un long parcours footballisé, avec ses heurs et malheurs jusqu’à ce que le coeur lâche pour priver des centaines d’enfants de leur père d’adoption.
A l’école Ben Yakhlef ou plutôt au Centre de formation des footballeurs Tahar Raad!

(…) « Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. »
(…) Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo

Ne me quitte pas…// Brel

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