Depuis quelques années, les participants au Marathon des Sables parcourent une dernière étape dénommée « Etape Charity Unicef » pour soutenir les enfants et porter leur combat. Disputée ce samedi 16 avril entre les localités de Bou Makhlouf et Tazoulait sur une distance de 17,7km, cette étape a été dédiée à une thématique qui est d’une actualité brûlante et qui touche plus particulièrement les enfants : le changement climatique

En effet, 500 millions d’enfants dans le monde sont aujourd’hui exposés à des inondations tandis que 160 autres millions sont confrontés aux graves conséquences de la sécheresse. Face à ces données alarmantes, la communauté internationale se réunira au mois de novembre à Marrakech, à l’occasion de la COP22, pour discuter des actions urgentes à entreprendre.

Ambassadeur pour la COP22

Le Marathon des Sables est bien plus qu’un trek dans l’immensité désertique : c’est aussi une course connue pour son respect profond de l’environnement. Cela se traduit par des actions concrètes et contraignantes pour tous les participants. Il y est ainsi interdit de jeter les bouteilles d’eau vides : chaque bouteille est numérotée et une pénalité est infligée au coureur dont la bouteille aura été retrouvée sur le parcours. Il est également prohibé de jeter son mégot.

Une équipe dédiée travaille tous les jours d’arrache pied pour maintenir les bivouacs propres, tandis qu’un incinérateur à auto-combustion se charge de détruire les déchets. Et c’est ainsi depuis des années.

En tant que course écolo, le Marathon des Sables entend, à ce titre, s’engager pleinement aux côtés des organisateurs de cet évènement pour sensibiliser à la prise de conscience écologique.

Une course qui allie sport et actions sociales

Le Marathon des sables est également un formidable vecteur d’actions sociales et solidaires. Limitées au départ à quelques opérations ponctuelles au profit des localités traversées par la course (distribution de pompes à eau, de panneaux solaires, de matériels didactiques aux écoles…), ces actions ont été institutionnalisées depuis avec la création de l’association Solidarité Marathon des Sables (SMDS).

Grâce à SMDS, 250 mômes de la région d’Ouarzazate âgés de trois à cinq ans bénéficient de cours d’éveil (dessin, musique, etc.), tandis que les 6–11 ans sont initiés aux activités sportives, l’athlétisme notamment.

C’est un centre loué par l’association et dénommé Sport Eveil Académie qui les accueille ainsi que des femmes qui y sont inscrites pour des cours d’alphabétisation et pour y apprendre à tisser et à coudre, afin de pouvoir s’assurer par la suite une activité génératrice de revenus.

Grâce aux autorités locales qui ont attribué un terrain de 5000 m² et à de généreux donateurs pour le financement, les sociétaires de Sport Eveil Académie auront bientôt droit à des locaux flambant neufs. La cérémonie de la pose de la première pierre a eu lieu ce dimanche 17 avril.

Bonus :

Idriss Bensmaïl et Hassan Joundy : l’altruisme à toute épreuve

 L’un est banquier et l’autre directeur général d’un établissement hôtelier à Casablanca. Tous les deux viennent de participer au 31^e Marathon des Sables pour lever des fonds en faveur des nourrissons et des enfants en situation précaire.

Mais qu’est-ce qui les fait courir ? Ou encore pourquoi se donnent-ils autant de souffrance ? Ce sont des questions que l’on attend souvent au sujet des marathoniens des sables. Et bien malin celui qui saura y répondre, tant les motivations des uns et des autres sont dépareillées et souvent bien plus profondes qu’il n’y paraît !

Pour Idriss Bensmaïl et son alter ego Hassan Joundy, qui participaient au Marathon des Sables respectivement pour la deuxième et la première fois, il s’agissait avant tout de relever un défi sportif de taille et de courir, par la même occasion, pour la bonne cause.

« Après mon premier charity run en 2013, je suis revenu cette année encore pour le même motif : courir et lever des fonds en faveur du service de néonatalité du CHU Ibn Rochd de Casablanca. Nous en étions il y a quelques jours à 650 mille dirhams de fonds collectés, et ce montant devrait augmenter vu que nous continuons de recevoir encore des dons », se félicite Idriss.

Ces dons provenant de particuliers et de partenaires corporate sont destinés à la lutte contre la mortalité néonatale.

Pour rappel, l’opération de 2013 avait permis de lever 400 mille dirhams et de doter le CHU Ibn Rochd de deux nouvelles couveuses et de matériel multiparamétrique qui permet de les utiliser à bon escient. Une partie de ce montant avait également servi à peindre le service de néonatalité et à remettre à neuf son mobilier.

« Je me réjouis de voir qu’il y a des entreprises et des particuliers qui sont sensibles à la cause des enfants en général et à celle des nourrissons en particulier. Je suis par ailleurs fier de faire partie de celles et de ceux qui portent ces genres d’initiatives », a relevé Hassan Joundy qui a couru pour sa part pour l’Association marocaine d’aide aux enfants en situation précaire (AMESIP).

Reconnue d’utilité publique, cette structure lutte pour garantir les droits fondamentaux des enfants, à savoir l’éducation, la santé…

Idriss Bensmaïl et Hassan Joundy, voilà donc deux beaux exemples de sportifs marocains qui partagent profondément les valeurs que le Marathon des Sables s’emploie à promouvoir édition après édition : le partage et la solidarité.