Published On: lun, Juil 13th, 2015

Jeûne et sommeil: Comment concilier les deux ?

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Par : Albayane-_-

Dormir est essentiel à la vie et nulle personne au monde ne pourrait se passer de sommeil. C’est scientifiquement démontré et bien plus. Cette activité biologique occupe le tiers de notre temps, ce qui permet à notre corps de bien récupérer, de faire
des réserves d’énergie, d’être alerte, frais et dispo, vigilant et donc d’être en meilleur santé.
Mais au mois de Ramadan ; toutes nos habitudes changent ; nos repas sont nocturnes ; notre rythme de vie est chamboulé ; nous sortons  plus le soir. Entre les visites à la famille, les prières et les longues veillées nocturnes, notre sommeil finit par être totalement perturbé,  le nombre d’heures de sommeil est réduit d’une manière excessive. Nous dormons mal.

Une situation qui finit par entrainer des répercussions sur nos activités professionnelles et notre rendement.

Le mois sacré du Ramadan n’est pas uniquement le mois de l’abstinence, de la contemplation et de la spiritualité. C’est aussi celui des longues veillées nocturnes, des visites chez la famille  ou les amis et plus particulièrement en cette période de vacances.

A l’instar de nombreuses villes du Royaume, Casablanca s’anime la nuit durant le mois sacré de Ramadan. Après le Ftour, les boulevards s’animent, la corniche pullule de monde, les terrasses des cafés, les places publiques, les jardins, les rues piétonnières, les centres commerciaux  (Morocco Mall, Anfa place, Marjane …) enregistrent une affluence importante et ce flux est généralement à son apogée dès la fin de la prière des tarawihs.

Nous vivons plus le soir ; tout est réglé pour que les soirées ramadanesques soient vécues dans une ambiance festive qui nous fait oublier le besoin de dormir.

Tous les commerces, les restaurants, les cafés, s’activent le soir et restent ouverts jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. Au final, toutes ces activités vont repousser l’heure du coucher, causant un manque de sommeil qui, s’il n’est pas récupéré durant la journée, peut poser problème.

Des répercussions négatives sur la santé

Pendant le mois sacr2 du Ramadan, on peut perdre facilement deux à trois heures et même plus  de sommeil chaque jour et ce, au moment où nous avons besoin de 7 à 8 heures de sommeil nocturne quotidiennement.

Plusieurs raisons peuvent pousser les uns et les autres à réduire le nombre d’heures de sommeil d’une manière successive, mais ce qui est sûr c’est qu’à la longue les soirées qui se terminent très tard ont de mauvaises répercussions sur l’état de santé des uns et des autres. Des changements qui, parfois, sont tels qu’ils peuvent être sources de problèmes relationnels, de tensions entre collègues du travail, des mauvais rendements.

Ceci est une réalité que tout un chacun connait. Nous n’avons pas de problème concernant l’alimentation, même la soif  par les fortes chaleurs est gérable , mais le manque de sommeil reste  le problème qui pèse lourd et influe négativement sur le comportement de nombreux citoyens qui veillent tard chaque jour en ce mois sacré de Ramadan. Il est très courant que ces personnes se plaignent de somnolence diurne et de manque de concentration.

Autre constat et non des moindres, c’est celui des fonctionnaires de certaines administrations que l’on voit somnoler ou carrément dormir sur leurs bureaux ou qui partent chez eux sans aucune gêne, ni formalité 2 ou 3 heures avant la fermeture légale. Une situation qui finit par exacerber la patience des citoyens qui se plaignent de ne pouvoir obtenir tel ou tel document à cause des abandons de postes de certains fonctionnaires, et il n’est pas rare d’entendre dire que «celui qui signe n’est pas là ou n’est pas venu aujourd’hui, revenez demain».

Impact du jeûne sur le sommeil

Voici une dizaine d’années, des médecins ont voulu savoir si les changements de rythme imposés par le jeûne du mois de Ramadan avaient un effet sur le sommeil. Huit jeunes hommes musulmans ont accepté de se prêter à l’expérience des chercheurs. Leur activité cérébrale a été enregistrée au cours de quatre séances de deux nuits consécutives : la première 15 jours avant le Ramadan, puis au 11e jour de ramadan, au 25e jour et enfin 15 jours après la fin du jeûne.
L’analyse des résultats a ainsi pu montrer que le temps d’endormissement/somnolence s’est allongé en période de jeûne et que l’organisation des différentes phases du sommeil s’est modifiée. Le temps global de sommeil a diminué, mais de façon inégale : la proportion de sommeil non paradoxal a augmenté tandis que le temps de sommeil paradoxal (phase de sommeil durant laquelle on rêve) lui, a diminué.
En même temps que ces modifications du sommeil, des perturbations du rythme circadien de la température (l’organisation du rythme jour/nuit) ont également été observées. Il existe en effet, des variations cycliques de la température du corps au cours d’une journée, et celles-ci sont décalées de 2 à 3 heures pendant la période de jeûne. Une augmentation de la température corporelle a également été enregistrée la nuit ainsi qu’une diminution de l’amplitude de ces cycles (différence entre la température la plus élevée et la moins élevée).

Les chercheurs ont donc conclu que le jeûne modifie les rythmes physiologiques du sommeil et de la température, les deux étant liés, et n’ont pas exclu que l’excitation apportée par la rupture du jeûne le soir venu ne facilite pas le sommeil et contribue à ces décalages de rythmes. Autrement dit, l’ambiance plus festive le soir favorise un coucher plus tardif !

Dormir est essentiel pour notre organisme

Bien entendu quand on dort 2 ou 3 heures par nuit, le lendemain on éprouve de grandes difficultés pour se réveiller ; on remarque de l’irritabilité, des douleurs physiques (comme les maux de tête), une fatigue constante, de la somnolence, des difficultés de concentration. Pas facile dans ces conditions de mener à bien son travail. C’est encore plus vrai en ce mois de Ramadan où les gens prennent l’habitude de veiller en famille ou entre amis, de se coucher tardivement, ce qui bien entendu change complètement le rythme du sommeil dans le sens que les heures où nous dormons sont extrêmement courtes et de ce fait, on ne profite pas du sommeil paradoxal en début de nuit. Notre sommeil est perturbé.
La meilleure solution pour résoudre ce problème est de ne pas dépasser 11 heures du soir pour dormir. Car le sommeil le plus important est celui du début de la nuit. Quand on dépasse une heure ou deux heures du matin pour dormir, le sommeil paradoxal qui est le plus important disparait.
Bien dormir est essentiel, car non seulement l’insomnie perturbe énormément la vie et les relations sociales mais elle entraine également une baisse de la vigilance. Ses conséquences peuvent alors être dramatiques : c’est l’accident qui résulte de l’endormissement au volant ; ce qui explique le nombre d’accidents durant le mois de Ramadan. Ce sont aussi les disputes, les querelles pour un oui ou un non, c’est la mauvaise humeur, c’est l’irritabilité. C’est souvent le manque de sommeil qui est la cause principale de ces brusques changements chez beaucoup de personnes, surtout celles et ceux qui veillent jusqu’à des heures très tardives et qui se couchent à 4 heures du matin. A la longue, ce sont des heures de sommeil en moins, une situation qui finit par avoir des répercutions sur la santé des individus du fait du manque de sommeil. Nous savons tous que le sommeil est indispensable à la vie car il permet à l’organisme de récupérer et au cerveau d’acquérir de nouvelles informations et de consolider les expériences vécues. Une bonne qualité de sommeil tout au long de la nuit est le garant du bien-être général, de performances optimales dans la journée et plus généralement d’une bonne qualité de vie

 

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