Published On: sam, Fév 21st, 2015

Décès de Rémon Faraché écrivain jdidi

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jmahPar : Jmahri Mustapha-_-

Mon compatriote marocain Rémon Faraché est décédé le 1er février 2015. Né à El Jadida en 1937, le défunt avait travaillé à la poste avant de s’installer à Marseille en 1961. On avait publié conjointement le premier livre-guide d’El Jadida après l’Indépendance intitulé « Tout savoir sur El Jadida et sa Région », ouvrage qu’on avait présenté à deux reprises à Sète en France (voir photo). Rémon Faraché avait également publié en France les romans suivants : Oro de Mogador, L’Enfant partagé, La Sanglière et Villa Argane.

En 2013 j’avais consacré une préface pour son roman « L’Enfant partagé ». La voici en partage de son souvenir :

Préface du roman « L’Enfant partagé » par Mustapha Jmahri

Ce livre L’enfant partagé est une histoire humaine. Profondément humaine à tel point qu’elle bouscule beaucoup de non-dits sur les traditions ancrées dans les esprits et les sociétés.

L’histoire se passe à El Jadida (Mazagan), cité marocaine et ville natale de l’auteur qui y a vu le jour en 1937. Pendant deux siècles, en ce lieu bercé par les vagues de l’océan Atlantique, se sont côtoyés Musulmans, Juifs et Chrétiens. L’histoire a pour cadre un des quartiers de cette cité. Dans une rue du centre-ville, deux familles voisines de palier, l’une musulmane et l’autre juive, vivaient en harmonie. Les hommes se connaissaient et les femmes étaient presque inséparables.

Il est toujours délicat de résumer un livre ou une histoire. Mais l’on peut essayer, en quelques mots, d’en retracer la trame. Comme il se produit trop souvent, deux enfants des deux familles sont un jour victimes d’un malheureux accident qui coûta la vie au petit David. La famille juive accepte de faire don du cœur de son fils pour sauver la vie de la petite Meryem, enfant de la famille musulmane. La transplantation réussit et la vie reprend son cours normal. En grandissant, Meryem tombe amoureuse du frère de David et va cacher sa grossesse à Casablanca. Quand naît le bébé, chacun s‘aperçoit qu’il ressemble, trait pour trait, au défunt David.

Les choses se compliquent quand Albert, le père de David, psychiquement malmené par les événements, verse dans une semi démence. L’intervention judicieuse du commissaire Moussa parvient à ramener l’ordre et la paix pour tout le monde. L’histoire se termine à la maternité par la douce image de la mère tenant tendrement son bébé dans les bras.

Disons d’emblée que l’histoire est écrite sur un ton optimiste. Peut-être même féerique. De toute évidence, les difficultés sont ici rapidement surmontées. Les clivages religieux, familiaux et sociétaux sont balayés tout simplement. Les désaccords entre personnes, de croyances et de mentalités différentes, n’ont plus lieu d’être. L’auteur conduit sa narration de main de fer et dicte à chacun de ses personnages la conduite qu’il veut lui faire suivre et l’attitude qu’il tient à lui faire adopter.

Déjà, avec son premier roman, Villa Argane, Rémon Faraché s’est fait connaître par son penchant pour les thèmes à dimension humaine. Il récidiva, en 2012, avec La Sanglière, son deuxième roman, où il dévoile son amour pour la nature et les bêtes. Avec L’enfant partagé, l’auteur nous montre, une nouvelle fois, sa prédilection pour les trames toujours humainement riches.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à un choix de textes poétiques qui révèlent l’attachement profond de l’auteur à sa ville natale. Très heureux mélange de nostalgie et d’amour.

jmahrim@yahoo.fr

 

 

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