Published On: lun, Jan 26th, 2015

El Jadida: Les arts plastiques, un langage sans frontières

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L’exposition d’art plastique du Festival Couleurs du Doukkala, organisée à l’hôtel Pullman au Golf d’El Jadida, s’est ouverte jeudi 22 janvier 2015, par une soirée conviviale. Une foule dense et animée se pressait devant des tableaux de tous styles et de toutes nuances et couleurs, composée d’artistes venus du Maroc et de douze  autres pays et d’amateurs d’art. Ce n’était que salutations, rencontres photos, interviews et sourires ; on entendait parler arabe, français, anglais… Les artistes présents étaient heureux de parler de leur travail. Quelques brèves rencontres devant les œuvres.

Nous sommes d’abord attirés par une toile de taille moyenne aux couleurs chatoyantes et avons découvert des iris rose, pourpre et violet, à la fois généreux et délicats, sur un fond de verte prairie de montagne et de sapins. L’artiste, Nadide Paker Gurcuoglu, vient de Turquie et habite à Ankara. Elle précise qu’en turc « iris » se dit « sussan » — « Comme en arabe ! », s’exclame un visiteur.

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Nadide Paker Gurcuoglu

 

On l’a toutes et tous beaucoup vu en photo, en carte postale, en reportage à la télé ou dans Géo : le village typique de l’Atlas à flanc de montagne, ses maisons empilées en carrés et rectangles, leur couleur de terre contrastant avec l’azur du ciel, à l’extérieur de ses murailles le clair et frais ruisseau qui serpente entre les parcelles cultivées et les roseaux… Et pourtant on est saisi par l’harmonie et la paix qui se dégagent du tableau de Elhoucine Talibi, une vue panoramique d’un village sur les hauteurs près de Ouarzazate. La pureté de l’air est perceptible et la douceur de vivre est une invitation.

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Venu d’Izmir, le berceau de la céramique turque, le maître céramiste Mehmet Gürsoy expose une ravissante zellige marine dans les couleurs traditionnelles – turquoise, orange, bleu profond de haute mer, blanc et noir. Une nef enjouée danse sur des flots joyeux, ses voiles se gonflent avec grâce, tout célèbre le vent, la vie, l’aventure. Mehmet Gürsoy nous explique avec fierté qu’en 2010, il a été distingué par l’Unesco comme Trésor vivant pour avoir ressuscité l’art des zelliges d’Izmir et ses techniques séculaires. Un titre qui est aussi une reconnaissance de la délicatesse de son travail.

 

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Le Qatari Hassan Almulla nous explique qu’il peint sur des photos qu’il prend de gravures rupestres pré-historiques dans son pays. L’un de ses travaux montre des animaux dessinés au trait blanc sur une paroi ocre, très stylisés, des chamelles bâtées, un cavalier sur sa monture qui brandit un arc… Un Qatarien d’aujourd’hui les regarde ; bien qu’il soit peint de dos, nous le sentons, devant ces figures venues du fond des âges de l’humanité, en pleine contemplation – ou interrogation, ou méditation ? La question reste sans réponse… Le décalage entre les différents niveaux de temporalité et de réalité provoque un léger vertige : nous regardons un homme imaginaire peint par l’artiste contemplant des gravures rupestres réelles, réalisées par des humains il y a des centaines de milliers d’années.

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Artiste russe mariée à un Marocain, résidant à Marrakech, Olga Leila s’est introduite avec simplicité et malice dans l’univers culturel et pictural local. Sur son tableau, une multitude de têtes de chameaux rigolards, exécutées avec une fine épaisseur de sable en relief détourée de blanc ; certains nous font de l’œil en faisant battre leurs longs cils, d’autres rient à dents déployées, tous nous regardent avec sympathie. L’artiste précise : « Tous mes tableaux sont pleins de la joie de vivre ! » On la croit sur parole tant elle est chaleureuse et amicale. Les élèves qui suivent ses cours aux Beaux-Arts ont de la chance.

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Cette exposition faisait partie du Festival international des Couleurs du Doukkala, proposé du 22 au 25 janvier par l’association ‘’Azzouhor’’ pour l’art et le patrimoine d’Azemmour et l’association régionale de l’art et de la culture. Le festival, qui se veut annuel, a pour thème « Doukkala, pont de la rencontre des cultures ». Samedi 24, c’était au tour de la poésie d’être à l’honneur à Azzemmour.

 

Tamaris

 

 

 

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Displaying 1 Comments
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  1. C’est très beau ! Le tableau des chameaux nous fait penser à certains tableaux de Dufy avec des chevaux.
    La présentation est très agrable à lire

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