Entretien avec Naji CHOUKRI, directeur de l’AREF Doukkala Abda

Contrairement à chaque rentrée scolaire, celle de cette année n’a pas connu d’accrocs au niveau des ressources humaines. Ce constat positif est à mettre à l’actif de la nouvelle direction de l’AREF Doukkala Abda qui a du fournir des efforts colossaux depuis le mois de juin dernier, pour assurer une rentrée scolaire 2014-2015 sans problèmes. Par ailleurs, un inventaire a été établi pour la mise à niveau des établissements scolaires nécessitant des aménagements urgents, malgré la limite des moyens de l’Académie. A cet effet, M. Naji Choukri, directeur de l’Académie table beaucoup sur l’appui des services du ministère de l’intérieur. Les directeurs des établissements scolaires sont aussi, selon lui, appelés à  puiser davantage dans leur environnement, pour trouver des partenaires potentiels…Pour tant d’autres détails concernant la rentrée scolaire 2014-2015, nous avons contacté M. Naji Choukri, qui a bien voulu nous accorder l’entretien ci-après :

 A.Belcadi : Quelles mesures avez –vous prises pour que la rentrée scolaire se déroule dans des conditions favorables.

 Naji Choukri : Journées de communication, rencontres tout azimut entre la direction de l’Académie Régionale de l’Education et les différentes composantes de la vie scolaire dans la région (Délégations provinciales, directeurs d’établissements scolaires, inspecteurs (tout cycle confondu) et parents d’élèves).  L’objectif est d’asseoir à une rentrée scolaire dans de bonnes conditions ,qu’on a abordé à l’issue des travaux de la journée de communication avec les inspecteurs sur la rentrée scolaire 2014-2015 tenue mardi 9 septembre au siège de l’Académie  .

Pouvez-vous nous dresser un état de la situation de l’enseignement dans la région Doukkala Abda ?

Et bien en comparaison avec l’année dernière, l’actuelle rentrée scolaire se présente bien à El Jadida, Safi, Sidi Bennour et Youssoufia, pour deux raisons, d’une part, les nouveaux établissements scolaires, qui permettent d’accueillir le surplus d’élèves et de désengorger les classes, et d’autre part, nous avons pu, grâce aux efforts du ministère, de disposer, pas de la totalité dont nous avons besoin, mais au moins d’une partie du nouvel effectif en ressources humaines, dont 156 enseignants du primaire, collège et lycée, et qui permettent de pallier à certaines insuffisances. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, aucune classe de la région, au niveau des 4 provinces des Doukkala-Abda, ne souffre un manque d’enseignants. Contrairement à l’année écoulée, les premiers échos que j’ai eus du terrain sont favorables puisqu’il n’y a pas beaucoup de réclamations ni de la part des directeurs des établissements ni des parents d’élèves. Tous les enseignants retenus dans les opérations du recensement ont rejoint leurs classes depuis le 22 septembre dernier

En chiffres, comment se présente l’année scolaire 2014-2015 ?

Près de 451.632 élèves dont 291417 en primaire, 106.842 secondaire et 53373 en secondaire qualifiant, ont retrouvé les bancs des classes cette année. Le milieu rural compte 265834 élèves dont 122.066 sont des filles, soit presque 50% de l’effectif global qui marque cette rentrée scolaire 2014-2015. Le nombre total des nouveaux inscrits au primaire a atteint 47.927 élèves dont 32.757 sont issus du milieu rural et quelques 23.944 sont des filles

Le phénomène du surnombre a toujours embarrassé les rentrées scolaires précédentes, quel est l’état des lieux pour cette année ?

Votre question est pertinente M. Belcadi. Alors concernant le pourcentage du surnombre prévu cette année, il est en nette baisse par rapport à l’année dernière. En primaire, le nombre total des classes disponibles est de 8593 dont 6970 au milieu rural. Le surnombre est estimé à environ 9,40%, alors que 13,18% de ces classes seraient allégées. Par contre, l’indice de surnombre semble plus important aux cycles secondaire et qualifiant, avec respectivement 73% et 51,77%. Cependant, des efforts sont fournis au niveau de l’ouverture d’autres établissements scolaires sur différents niveaux, dans l’objectif d’améliorer le taux de scolarisation et de réduire le sureffectif dans les écoles de la région

Comment pensez-vous lutter contre la déperdition scolaire dans la région Doukkala Abda ?

Le décrochage scolaire constitue l’un des accrocs majeurs contre lesquels le ministère de l’éducation nationale mène une lutte farouche. Dans la région Doukkala Abda, l’indice de ce phénomène qui gangrène le système éducatif est heureusement en nette diminution grâce aux efforts de l’appuie social, fournis au niveau des délégations provinciales que ce soit à Sidi Bennour, Safi, Youssoufia ou El Jadida. Près de 80.884 élèves des cycles primaire et secondaire bénéficieront des cantines scolaires, alors que le nombre total des internes (tout cycle confondu) est de 9926 élèves. Quelques 9158 élèves bénéficieront aussi du transport scolaire, 66.024 du programme Tayssir et 309.612 de l’Opération 1 Million Cartables où une attention particulière est accordée aux élèves à besoins spécifiques, ainsi qu’aux enfants des immigrés africains, conformément aux orientations Royales quant à la nouvelle politique migratoire adoptée par le Royaume, précise le responsable éducatif

Et concernant le système de gestion scolaire « Massar » ?

Le programme ‘Massar » adopté cette année dans les différents processus est lié à l’instar d’autres acdémies du royaume à l’inscription, réinscription ou mutation des élèves. Nul besoin de rappeler que le succès de ce programme, qui relève du Plan Maroc numérique, représente un grand défi pour le ministère de tutelle. Nous tenons à cette occasion à rendre un vibrant hommage à l’ensemble des acteurs éducatifs et aux autorités régionales pour leur mobilisation en vue d’une rentrée scolaire réussie et meilleure

Concernant l’extension de l’offre, existe t-il de nouveaux établissements scolaires qui vont entrer en service cette année ?

Des travaux d’extension et d’ouverture de nouveaux établissements permettant de désengorger un nombre important de classes, au niveau de la région, ont été engagés. Ainsi, 14 nouveaux établissements au niveau du primaire, du collège et du lycée sont ouverts cette année. Selon un bilan global, ces différents projets ont nécessité des investissements de l’ordre de 234 millions DH. Les efforts se poursuivent encore puisque d’autres projets sont programmés afin d’alléger les classes.

  Entretien réalisé par Abdelkader Belcadi

Biographie de M. Naji Choukri directeur de l’AREF

Né en 1960, M. Naji Choukri a débuté sa carrière professionnelle dans l’enseignement à Tiznit, en tant que professeur de Français, puis encadreur au CFI   de la même région, ensuite inspecteur de l’enseignement secondaire, avant d’être désigné coordinateur régional du PAGESM à l‘AREF Souss Massa Dra. En Aout 2006, M. Naji Choukri a été nommé délégué du Ministère de l’Éducation Nationale, à  Oujda-Angad, puis trois ans plus tard à Chtouka Aït Baha, avant d’être désigné à la tête de la délégation du MEN de Larache en Mars 2013, où il exerçait jusqu’à sa nomination le 3 avril 2014 directeur  de l’Académie Régionale de l’Education et de la Formation Doukkala Abda

Lauréat du CPR en 1983, puis de l’École de l’Enseignement Supérieur  « Calbados », M. Naji occupe depuis huit ans le poste du président de l’Association Marocaine des Enseignants de Français (AMEF), avant d’être élu 1er vice-président  du Comité du Monde Arabe de l’Amicale Mondiale des Enseignants de la langue Française. M. Naji a aussi bénéficié de plusieurs sessions de formation et contribué à l’encadrement d’un très grand nombre de colloques, de conférences et de formations portant sur l’enseignement de la langue de Molière à l’échelon national et international.

NPM : M. Naji Choukri tape beaucoup sur l’appui des servicesdu ministère de l’intérieur.