Par : Ahmed Chahid-_-

Billet du Courrier Régional N° 23

PHAGOCYTOSE

Les artisans du slogan publicitaire qui voulaient vanter la singularité de l’un des plus prestigieux resort de la place, n’avaient peut-être pas totalement tort, en avançant que cet espace touristique de renommée internationale est « planté au milieux de nulle part », remettant du coup, en cause, toutes les profondeurs historiques et économiques des deux villes qui comptent parmi les plus anciennes et les plus attrayantes du pays ; à savoir, El Jadida avec son patrimoine universel et Azemmour la doyenne du pays.

Oui, on peut ne pas trop leur en vouloir puisque ce « nulle part », on le redécouvre encore une fois, en jetant un petit clin d’œil du coté des nouvelles dénominations auxquelles ont eu droit les douze futures régions telles que déclinées par nos respectables éminences à travers leur concept de régionalisation avancée, dont le projet vient d’être soumis au débat politique par le ministère de l’intérieur. Le nom de la ville d’El Jadida semble s’être dilué comme par magie dans un environnement qu’il n’a cessé de cultiver les opportunités pour en faire l’un des pôles économiques les plus en vue au niveau National.

Faut-il rire du comique de la chose ou en pleurer de dépit ? En tout cas, il y a bien de quoi frustrer tous ceux qui ont cru qu’après les décennies de patience, El Jadida allait enfin renouer avec la dignité de son passé tout en gagnant son jackpot de province et de ville, dont le nom résonnerait aux quatre coins du monde par la force de son positionnement en tant que pignon incontournable dans tout développement économique du pays.

Aujourd’hui, loin de tout égo de régionalisme réducteur ou de répréhensibles calculs politiciens, on croit savoir qu’une pétition symbolique fait son petit chemin vers le cabinet du chef de gouvernement, portant en elle une amère mission de protestation contre une omission qu’aucun argument, si fort soit-il, ne peut justifier.

Mais au fait, El Jadida aura-t-elle vraiment besoin de toute une armada de politiciens ou de société civile pour défendre sa cause ? Nous n’allons pas nous étendre ici sur la percée exceptionnelle dont fait preuve cette province tout au long de ces dernières années au point de susciter soutien et intérêt au plus haut niveau du royaume. Les signes sont très éloquents et les engrenages sur le terrain sont bien huilés pour qu’on puisse tomber dans un hypothétique état de doute. Apparente ou transparente, qu’on le veuille ou non,El Jadida imposera ses réalités et son nom, et le grand perdant dans ce « réajustement » où trébuche tout sens de logique, ne pourrait être que cette entité territoriale, qui, à tort ou à raison a voulu faire de l’ombre sur la pierre la plus précieuse de son collier.

Chahid Ahmed