Published On: mar, Fév 11th, 2014

Santé:17 nouvelles spécialités génériques remboursables

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     Par Ouardirhi Abdelaziz  -_-_  L’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) vient d’enrichir son guide des médicaments remboursables (GMR) de 17 nouvelles spécialités génériques supplémentaires se rapportant  à différentes pathologies (hypertension artérielle, dépression nerveuse, asthme, cancer, Alzheimer,  infections bactériennes et  fongiques). Les bénéficiaires peuvent d’ores et déjà accéder aux informations concernant ces médicaments sur le site de I’ANAM.

Le médicament générique fait parler de lui, il est à la une des journaux.

Quoi de plus normal et de plus logique, serait-on tenté de dire, puisque le médicament générique représente des enjeux certains.

1 / Enjeux économiques d’abord, puisque les médicaments génériques sont des produits qui coûtent moins chers et donc leur accès reste à la portée d’un nombre plus important de nos concitoyens. Tant mieux, dirons-nous, pourvu que ce médicament soit efficace.

2 / Enjeux politiques, les génériques sont des médicaments et en tant que tels, ils sont sensés contribuer pour une grande part à la préservation de la santé des citoyens marocains. Les choix qui peuvent donc se porter sur ces produits par les responsables du département de la santé doivent obéir à la politique de santé que notre gouvernement a choisi et que le ministère de la santé applique. Le Guide des médicaments remboursables compte actuellement 3.212 médicaments remboursables  dont 1447 princeps et 1765 médicaments génériques, dont 17specialites génériques récemment admises au remboursement après évaluation de leurs dossiers (service médical rendu) par la Commission de  transparence. Dans  le cadre de sa nouvelle  feuille de route pour  la période 2014-2018, I’ANAM est décidée a renforcer les  mesures de régulation dans  le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), notamment celles en rapport, avec le poste des médicaments  qui absorbe a lui seul prés de33 % des dépenses

Le Guide des médicaments remboursables  est instaure pour servir de référentiel à la fois aux assurés, aux prescripteurs et aux organismes gestionnaires de I’AMO. L’Agence nationale d’assistance médicale  lance d’ailleurs un appel aux prescripteurs en vue de faire davantage usage des spécialités génériques dans leurs prescriptions.

L’objectif est d’alléger le différentiel de prix supporté par l’assuré. En effet il est inadmissible que les malades soient constamment pénalisés quant il s’agit de l’accès aux médicaments, le ministère de la santé entreprend tout ce qui est en son pouvoir pour encourager les prescripteurs à opter pour les médicaments génériques qui sont 40 ou 60% moins chers que les princeps. Il n’y a pas de raisons à faire payer aux malades le prix fort alors que le générique existe.  Au final la réduction des prix profitent à tout le monde, aux patients  à l’Etat, aux caisses d’assurances maladies et partant ces baisses contribuent à l’équilibre des dépenses de l’AMO et à la pérennité du système de santé.

Les génériques au Maroc

Si on se réfère à ce qui se passe sous d’autres cieux et plus particulièrement en Europe, nous constatons que la part des génériques dans les prescriptions européennes s’établit autour de 30 à 40% et atteint près de 55 % en Grande-Bretagne,  60% en Allemagne et  70% aux Etats-Unis. Au Maroc, on peut toujours rêver d’atteindre de tels scores. Alors que les médicaments génériques communément utilisés dans les hôpitaux publics marocains représentant jusqu’à 90% du marché public, ils représentent 26% du marché pharmaceutique marocain privé en volume (58,6 millions de boîtes) et en valeur (2,5 milliards de DH).

Il reste encore un long chemin à parcourir avant d’enregistrer le même taux dans le secteur privé.

De nouvelles mesures annoncées par le ministère de la Santé tentent de promouvoir l’utilisation de ces génériques. Pour ce faire, le ministre de la Santé, El Housseine Louardi a montré la voie a suivre, puisque son département investit dans le médicament générique 2 milliards de DH (plus de 85%) et adopte parallèlement une démarche formative, former à la faculté pour montrer aux futurs médecins l’intérêt des génériques, les sensibiliser à les prescrire sans forcer, sans imposer la prescription aux médecins qui gardent la liberté de prescrire le médicament qu’ils jugeront utile et efficace pour leur patient. Nous avons intérêt à renforcer la promotion du générique en sensibilisant tous les maillons de la chaîne, patients et prescripteurs. Il n’y a pas de raisons à faire payer aux malades le prix fort alors que le générique existe. La réduction des prix profite à tout le monde, patients et Etat en tête.  Au final il nous appartient a tous de bien comprendre quels sont les réels enjeux que représentent pour notre pays les médicaments génériques. Le médicament générique ne doit pas être une question qui préoccupe le ministère de la Santé, les organismes gestionnaires de l’AMO ou autres. C’est une affaire d’intérêt général et en tant que telle, nous sommes tous concernés. Les pays les plus développés, les plus riches de la planète comme la France, la Belgique, l’Angleterre, les Etats-Unis, le Canada,  la Chine, l’Inde sont tous des pays qui ont choisi les médicaments génériques, un choix stratégique, un choix sensé qui permet à tous ces pays de mettre à la disposition de l’ensemble de leur population des médicaments à des prix abordables.  Alors pourquoi pas chez nous ?

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